Institut pour l'Etude et la Conservation du Baobab

L’association INECOBA s’intéresse à développer et à promouvoir tous projets qui visent à étudier, protéger et sauvegarder les baobabs qui comptent déjà 6 espèces menacées inscrites sur la liste rouge l’IUCN parmi les 8 représentées dans le monde.

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Conte africain

 

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Le Grand Baobab (M.J. Mills et Pili) - Editions Mamiplume (avril 2003)

 


Naïhyoko était le grand chef du village Kihomo, qui venait de s'installer. Il s'était établi dans la savane, près d'une source souterraine qui devait former un ruisseau près du village.

Quand les réserves d'eau furent presque asséchées, le grand chef Naïhyoko envoya deux guerriers à la source. A la nuit tombée, les deux guerriers revinrent bredouilles au village. Ils avaient bien vu l'endroit d'où devait sortir l'eau, mais l'eau ne coulait pas. Naïhyoko entra dans une grande colère: Comment le village pouvait-il survivre si il n'y avait pas d'eau? Alors, il fit appeler le grand sorcier Dialao et deux autres guerriers pour voir ce qui pouvait empêcher l'eau de sortir du trou. A l'aide d'une branche de palmier sauvage, Dialao trouva rapidement le cours d'eau, qu'il suivit jusqu'à arriver à un gigantesque baobab. C'était lui qui pompait toute l'eau de la source; ses racines devaient être enterrées très profond pour pouvoir atteindre l'eau.

Naïkyako avait trois possibilités : soit il décidait d'abandonner le village et d'aller s'installer ailleurs, soit il décidait d'envoyer chaque jour trois guerriers à une autre source qui se situait très, très loin vers le soleil penchant ou alors il fallait abattre le baobab.

Le sorcier invoqua tous les esprits des animaux à leur aide pour combattre le grand baobab. Quelques jours plus tard, tous les guerriers du village accompagnés des esprits des animaux allèrent abattre le grand baobab. Mais ils virent bien vite que le baobab était " magicien ". Les guerriers avaient beau essayer de le bourrer de coups de machette, de le déraciner avec des cordes, le baobab demeurait immobile. Contrairement à ce que pensaient les femmes et les enfants, les guerriers revinrent bredouilles. Tout le village s'en aperçut en voyant leurs mines tristes. Mariacou était la petite fille de dix ans que Marou avait recueillie près d'une rivière et elle n'était pas du tout d'accord avec Naïhyoko : selon elle il s'y était très mal pris. Un soir, où la lune était ronde et haute dans le ciel noir quelque peu étoilé Mariakou prit son djembe, des provisions et quitta la case familiale où toute sa famille dormait. Elle alla voir le grand baobab, et, comme elle avait marché toute la nuit, elle s'endormit au creux de l'arbre. Quand elle se réveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. Elle commença son déjeuner puis, s'arrêta soudainement et se dit qu'il fallait partager son déjeuner avec Kinchikouai (son surnom qui veut dire grand arbre).Elle sortit son djembe et commença à jouer son morceau préféré qui s'appelait " Divinité du ciel étoilé ". Une fois le morceau fini, elle sortit ses poupées et les fit bouger, tout en chantant au rythme de la musique. La nuit vint et elle commença à s'endormir entre les racines. Au petit matin l'amitié était née entre eux. Maintenant il fallait parler sérieusement de l'avenir.

Elle ne voulait pas non plus que village parte sans elle. Elle s'agenouilla devant le baobab pour lui faire les offrandes du matin. Elle lui expliqua la situation : "Mon village va partir car l'eau ne coule pas à la source et c'est toi qui pompe toute l'eau. Maintenant il va partir sans moi et tout va être abandonné à cause de toi. " Les larmes coulaient sur ses joues. Kinchikouaï en était très attristé.

Ils cherchèrent un moyen pour faire rester le village. Il fallait que l'eau revienne. Alors Kinchikouaï eut l'idée de partager l'eau avec le village (de toute façon il en avait trop). Mariacou avait réussi : elle avait sauvé le village. Mariacou remercia Kinchikouaï et courut à la source. Là, elle remplit son crâne d'antilope, puis elle courut au village. Une heure plus tard quand elle arriva au village elle fut accueillie par des larmes de joie et par le son du djembe : "Tout le monde pensait que tu avais été enlevée par le Baobab" lui expliqua Marou. Une fois que l'excitation se fut estompée, Mariacou raconta son histoire à son village.

Naïhyako et tout le village apprirent une chose importante : On obtient rien avec la violence mais on obtient tout avec la gentillesse.


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